samedi 25 février 2012

II - Développement du sujet : 2ème partie : A) La dépendance


2ème partie : Cependant, cette lutte connait des limites principalement en raison de plusieurs facteurs 

Facteurs étant à l'origine de l'inefficacité de la lutte anti-tabac :

TOUT D'ABORD...

  • Le tabac, qu'est ce que c'est ?  


Tout d'abord, le tabac est une plante cultivée dans le monde entier. Après séchage, les feuilles sont mises à fermenter pour obtenir un goût spécifique. Le tabac est proposé à la consommation sous forme de cigarette, en vrac ou pour la pipe, à chiquer. 


  • Quels sont les effets et les dangers du tabac ?


Le tabac contient de la nicotine, qui possède un effet "éveillant", anxiolytique et coupe-faim. Les produits du tabac (cigarettes, tabac à rouler, etc) sont composés d'additifs (humectants, goût, saveur). La combustion de ces produits crée de nouveaux composants (monoxyde de carbone, goudrons...) nocifs pour la santé. 

A - La dépendance

Fumer provoque chez l'individu des sensations qui l'entraîne rapidement vers la dépendance. Cette dépendance peut s'installer rapidement au bout de quelques semaines, voir beaucoup moins pour certaines personnes. Cela dépend uniquement de chaque individu. 

La dépendance correspond à la perte du contrôle de la consommation d'une substance que l'on continue d'absorber malgré les effets néfastes sur la santé. Chaque cigarette fumée renforce cette addiction qui finit par enchaîner les fumeurs "débutants" au tabac. 

Peu à peu, le fumeur n'a plus la volonté de résister à la nicotine, véritable drogue et à besoin de maintenir un taux de nicotine constant. L'action de fumer met alors en jeu de nombreux gestes effectués selon les habitudes de chaque fumeur. La cigarette du matin, celle après le café, à la fin du déjeuner, au cours des pauses, pendant des diners, dans sa voiture, devant la télévision...Ce sont des situations qui réussissent à calmer automatiquement les angoisses. La cigarette peut également aider à s'évader, travailler, écrire... Fumer représente une véritable compulsion : le fumeur ne réussit plus à se contrôler et n'a plus aucune volonté. A ce moment-là, on parle alors de dépendance. 

Quand l'individu chercher à arreter de fumer, la perte de gestes panique le fumeur qui ne réussit pas à calmer ses angoisses sans fumer. On trouve des automatismes (avoir son briquet, son paquet de cigarette) qui aggravent la dépendance. L'envie de fumer est souvent liée à un lieu dans lequel le fumeur ne peut pas résister à allumer immédiatement une cigarette. 

La majorité des fumeurs sont tout à fait conscients des risques qu'ils prennent, éprouvent un certain plaisir à "jouer avec le feu" et à se confronter aux nombreuses risques sur leur santé. 


Autopsie d'une cigarette



Il existe alors 3 types de dépendance :

1. 

La dépendance physique qui correspond aux sensations de manque. Le syndrome de manque est la conséquence de la baisse brutale de la nicotine dans l'organisme en dessous d'un certain seuil auquel le fumeur  est habitué ; dans cette situation, le cerveau, notamment ses récepteurs, réclame sa dose de nicotine. 


    2.  

La dépendance psychologique correspond à la recherche des effets de la nicotine (coupe-faim détente, plaisir, apaisement des angoisses, antidépresseur, stimulation...). Une des raisons majeures de ne pas vouloir s'arrêter de fumer, plus particulièrement chez les femmes, est la crainte de prendre des kilos. En effet, la nicotine agit comme un coupe-faim, qui freine l'appétit et provoque la sensation d'avoir moins besoin de manger. Par exemple, pour un fumeur qui fume un paquet par jour, la nicotine permet de bruler 200 à 300 calories chaque jour.

3.

 La dépendance comportementale correspond aux réflexes provoqués par la volonté de fumer dans certaines circonstances précises. Dès le début du tabagisme, des récepteurs à la nicotine se multiplient dans certaines zones du cerveau. La dépendance survient dès que la quantité de nicotine diminue dans le sang. Dès que le taux de nicotine baisse, les récepteurs à la nicotine ont besoin de leur stimulant et le fumeur de prendre une cigarette. 




MAIS D’OÙ VIENT CETTE DÉPENDANCE ... ?


1 - Ce qu'il faut savoir... 



  schéma 1 


Il faut savoir qu'à l'intérieur du cerveau (schéma 1), les informations circulent sous forme d'activités électriques, appellée influx nerveux ; elles cheminent des dentrites au corps cellulaire, où elles sont traitées, puis du corps cellulaire à l'axone. Pour passer d'un neurone à l'autre, l'influx nerveux se transforme en messages chimiques qui prennent la forme d'une substance sécrétée par le neurone, le neuromédiateur, comme par exemple la dopamine, qui se lit à des récepteurs spécifiques. Le neuromédiateur traverse l'espace situé entre 2 neurones, la synapse. C'est alors sur ces processus qu'agissent les substances psychoactives. (voir schémas 2 et 3) 



schéma 3 



schéma 2 



2 - Les effets de la dopamine par le système de récompense...

Une fois dans le cerveau, la nicotine se fixe sur les récepteurs nicotiniques présents sur les neurones à dopamine de l'aire tegmentale ventrale, du noyau accumbens et de l'amygdale. Tous les produits qui entraînent une dépendance (ici le tabac) augmente la libération de dopamine dans le noyau accumbens (le niveau de dopamine augmente par 3). Ces structures, reliées entre elles forment le circuit de récompense. Le circuit de récompense définit à chaque instant l'état de satisfaction physique et psychique de l'individu. Les étapes du circuit sont la satisfaction, la récompense et, éventuellement la dépendance. En effet, il joue un rôle important dans la sensation de plaisir (par le biais de la sécrétion d’opioïdes endogènes) et de bien-être, vécu comme une "récompense", de manière à procurer une motivation dans la réalisation d'actes vitaux (voir schéma 4). Les neurones qui innervent ces structures, à partir de l'aire tegmentale ventrale, utilisent comme neurotransmetteur la dopamine. Les informations issues de l'environnement extérieur sont traitées par l'une de ces structures avant d'être dirigées vers l'hypothalamus et le cortex préfrontal. 


3 - Les mécanismes du plaisir et du désir qui conduisent à la dépendance...

Nous détenons dans notre cerveau un circuit multifonctionnel pour le désir. Une seule chose nous détermine à souhaiter quelque chose et nous diriger vers la cible de nos désirs quels qu'ils soient : le plaisir. C'est cela qui fait la force de ce programme dans notre cerveau mais aussi sa faiblesse. Avoir et désirer, sont deux choses différentes, les fumeurs ont bien appris cela. Nous ne sommes d'ailleurs pas habitués à faire la différence entre le désir d'avoir et désirer parce que souvent, ces désirs se superposent. C'est cette confusion qui mène à la dépendance. Chez les humains, les sensations agréables apparaissent dans deux situations : quand on veut quelque chose ou quand on reçoit quelque chose qu'on aime. Ces deux vécus, la volonté et le désir ou l'anticipation et le plaisir sont déclenchées de façon différente dans le cerveau. Lorsque nous nous réjouissons de façon anticipée de quelque chose, le cerveau sécrète de la dopamine (vu précédemment). A contrario, lorsque nous savourons quelque chose, les neurotransmetteurs sont les opioïdes. La dopamine nous maintient éveillés et attentifs, on se sent alors mieux après une cigarette et plus productifs que d'habitude.




En conclusion, la dépendance s'explique par le fait que la nicotine libère directement de la dopamine en activant les neurones respectifs. De plus, la nicotine imite une substance naturellement présente dans le corps : l'Acétylcholine (neurotransmetteurs chimiques) et multiplie les récepteurs nicotiniques donc un besoin accru de nicotine. 

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