samedi 25 février 2012

Présentation


Bienvenue sur notre blog où nous allons développer un sujet qui nous intéresse, à savoir la lutte anti-tabac en France. Ce TPE est réalisé par Flore Besson, Mégane Morlat et Anne-Sophie Peyrol, élèves de Première ES au lycée Saint Pierre à Cusset. Nous avons choisis ce sujet, car c'est un sujet d'actualité. De surcroît, le tabac touche l'ensemble de la population, particulièrement les jeunes, et engendre de graves conséquences sur notre santé, ce qui nous permet de constater la gravité de la situation. C'est pourquoi depuis plusieurs années une lutte anti-tabac est employée, et nous trouvons cela intéressant de traiter ce phénomène, qui cependant, s'est avéré vain. 

Nous vous souhaitons une agréable lecture.

Sommaire


I - Introduction du sujet 

II - Développement du sujet  :

1ère partie : La lutte anti-tabac est efficace

Etudes de cas prouvant que cette lutte est efficace :

A)  La loi Evinn
B)  Le Rapport National ITC France 

2ème partie : Cependant, cette lutte connait des limites principalement en raison de plusieurs facteurs 

Facteurs étant à l'origine de l'inefficacité de la lutte anti-tabac :

A) La dépendance
B) Le stress
C) L'influence sociale 

III - Conclusion du sujet 

IV - Annexe

1) annexe sur la dépendance : test
2) annexe sur le stress : idées reçues
3) annexe sur l'influence sociale : œuvre référence
vidéo

V - Lexique 

VI - Bibliographie

I - Introduction du sujet

« Il y a tout juste un an, l’interdiction de fumer dans les lieux dits « de convivialité » entrait en vigueur. Fumeurs et non-fumeurs, nous tous pouvons nous réjouir de cette avancée majeure. Les enquêtes ITC déjà menées sur l’impact du décret témoignent, en effet, du respect de la mesure par les établissements, mais aussi par les clients.»
disait Roselyne Bachelot-Narquin Ministre de la santé et des sports le 7 janvier 2009. Comme le montre cette citation, la lutte anti-tabac est un sujet d'actualité important dans la mesure où elle est intervenue dans les modes de vie. Nous pouvons nous demander dans quelle mesure la lutte anti-tabac est elle efficace? Nous montrerons tout d'abord son efficacité à travers deux études de cas, puis nous étudierons les principaux facteurs prouvant son inefficacité.
 
 
 
 

II - Développement du sujet : 1ère partie : A) La loi Evin


1ère partie : La lutte anti-tabac est efficace

 
Afin de prouver que la lutte anti-tabac a fonctionné en partie ces dernières années nous avons choisi de faire deux études de cas. La première est un compte rendu explicatif de l’application de la loi Evin, entrée en vigueur le 1er Janvier 1993. La deuxième est le rapport national ITC France : résultats de l’enquête ITC France qui montre en quoi la lutte anti-tabac est efficace tant au niveau de la hausse des prix que des avertissements, ces 20 dernières années.

Etudes de cas prouvant que cette lutte est efficace :

A) La loi Evin 

La loi Evin est votée le 10 janvier 1991. Elle s’inscrit ainsi dans une politique de Santé Publique. Elle rentre en vigueur le 1er Janvier 1993. Grâce à cette loi, les études réalisées ont permis de constater que l’adoption et la mise en ouvres de mesures efficaces conduisent à une importante diminution des ventes et à une baisse de la prévalence du tabagisme.
L’application de cette loi n’a pas été aisée. De nombreuses attaques n’ont cessé. Aujourd’hui, les vendeurs de cigarettes sont encore prêts à tout pour vendre leurs produits, les promouvoir et s’opposent aux mesures qui pourraient faire baisser la consommation. On voit donc beaucoup de pratiques de contournement et de violations des lois.
Malgré toutes ces attaques, la loi Evin s’est révélée pionnière en France et dans de nombreux autres pays.

Voici quelques mesures de la loi Evin :

  • Interdiction de la publicité directe et indirecte (sauf à l’intérieur des débits de tabac).
  • Interdiction du parrainage,
  • Fixation des teneurs maximales en goudron des cigarettes,
  • Information et protection des consommateurs (messages sanitaires sur les paquets « Nuit gravement à la santé », mention de la composition et des taux de goudron et de nicotine...)
  • Protection des non fumeurs (interdiction de fumer dans les lieux publics, établissement de zones non fumeurs...)
  • Interdiction d’offres gratuites de tabac,
  • Autorisation d’augmentation des prix (sortie du tabac de l'indice des prix),
  • Possibilité pour les associations anti tabac de poursuivre en justice les infracteurs de la loi,
  • Création (26 avril 1991) de la manifestation annuelle " Jour sans tabac " fixée au 31 mai.


Comme toute loi, lorsque celle-ci n’est pas respectée, il existe des sanctions, relatives aux infractions à la réglementation sur le tabac.

Le code de la santé publique prévoit une amende de 450 euros maximum (contraventions de 3ème classe) pour les personnes qui fument en dehors des zones fumeurs et une amende de 1500 euros maximum (contraventions de 5ème classe) pour les responsables des locaux quand il y a infraction relative au respect des normes pour les fumoirs, la ventilation et la signalisation.

Les buralistes sont passibles d'une contravention de seconde classe, fixée à 150 euros d'amende au plus, en cas de vente de cigarettes à des mineurs de moins de 16 ans.
Les infractions aux dispositions liées aux inscriptions des mentions obligatoires sont punies d'une amende de 7500 euros à 75000 euros.

En cas de propagande ou de publicité interdite le maximum de l'amende peut être porté à 50% du montant des dépenses consacrées à l'opération illégale. En cas de récidive, le tribunal peut interdire pendant une durée de un à cinq ans la vente des produits qui ont fait l'objet de l'opération illégale. Le tribunal ordonne, s'il y a lieu, la suppression, l'enlèvement ou la confiscation de la publicité interdite aux frais des délinquants.

Concernant la consommation, l’adoption de la loi Evin a prouvé son efficacité. En effet, l’évolution de la consommation de tabac est considérable. Depuis 1991, le marché des cigarettes enregistre une diminution en volume, passant de 97,1 en 1991 à 55 milliards de cigarettes en 2009, même si l’on constate que depuis ces dernières années, l’évolution des ventes montre une stagnation de celles-ci.






Grâce au tableau ci-dessous, nous pouvons observer la consommation et les prix relatif du tabac depuis 2000 :






Consommation de tabac
Prix du tabac

en grammes (1)
Indice base 100 en 1970
2000
4,47
147,1
2001
4,47
152,1
2002
4,30
161,9
2003
3,77
181,3
2004
3,15
221,1
2005
3,10
218,4
2006
3,11
215,7
2007
3,03
218,1
2008
(r) 2,95
220,4
2009
2,98
223,2

L'augmentation des prix fait donc fortement baisser la consommation de tabac depuis 2000. 

Cette loi a également fait changer les comportements et a éveillé les consciences. Elle a permis à chacun, fumeurs et non-fumeurs, de connaître la réalité des dangers du tabagisme passif, on observe ainsi une réelle prise de conscience de la population en générale.

Bien entendu, les campagnes publicitaires, photos, affiches en faveur des produits du tabac ont été intégralement supprimées et interdites.

Cette affiche en faveur des produits du tabac est parût dans les années 50.
 La dangerosité de ces produits est donc davantage perçue par l’opinion publique et l’impact des messages de prévention est renforcé.


Même si on ne peut pas parler d’une baisse miraculeuse de la consommation de tabac, la loi Evin a tout de même conduit à une meilleure connaissance des pratiques actuelles de l’industrie du tabac et des dangers du tabagisme en générale afin de s’en méfier.







Cette première étude de cas, à savoir la loi Evin, nous prouve donc que la lutte anti-tabac est efficace depuis son application en France, le 10 Janvier 1991. 

II - Développement du sujet : 1ère partie : B) Le rapport national ITC


B) Le Rapport National ITC France résultats de l’enquête ITC France

Le Projet « International Tobacco Control » (ITC) est la première étude de cohortes réalisée au niveau international sur la consommation de tabac. Son objectif est d’évaluer au niveau national l’impact psychologique et comportemental des dispositions fondamentales de la Convention cadre pour la lutte antitabac de l’OMS. Cette collaboration entre des responsables nationaux des politiques de santé et des organisations internationales de santé est actuellement déployée dans 21 pays qui représentent 50% de la population mondiale, 60% des fumeurs et 70% des consommateurs de tabac dans le monde.

 Dans chaque pays, l’équipe du projet ITC mène des enquêtes longitudinales annuelles pour évaluer l’impact de la lutte antitabac et identifier ses déterminants, dans chacun des domaines suivants :

• Les avertissements sanitaires et les descriptifs sur les emballages
• La législation antitabac
• Les prix et la taxation des produits du tabac
• L’éducation et la sensibilisation du public, et l’aide au sevrage
• La publicité et la promotion en faveur du tabac

Toutes les enquêtes ITC sont élaborées selon les mêmes principes et méthodes. Les questions sont rédigées de manière identique ou équivalente afin de permettre des comparaisons valides entre pays. L’objectif du projet ITC est de fournir des arguments basés sur des preuves pour guider les politiques mises en œuvre dans le cadre de la lutte anti-tabac, et de mener une évaluation systématique de l’efficacité des législations.

La France a ces derniers temps enregistré des avancées conséquentes dans la lutte contre le tabagisme. C’est la première nation européenne à avoir ratifié la Convention cadre de l’OMS, le 19 octobre 2004 ; elle a, de 2003 à 2008, mis en œuvre un programme national global, basé sur des preuves, de lutte contre le cancer, ainsi que des mesures aussi significatives que l’augmentation substantielle des taxes, le financement d’organisations non gouvernementales, la diffusion d’importantes campagnes de prévention, le développement des services d’aide à l’arrêt du tabac, l’adoption d’avertissements plus visibles sur les paquets de cigarettes, et l’interdiction de vente aux moins de 16 ans. 

L’interdiction totale de fumer sur les lieux de travail et dans les lieux affectés à un usage collectif a été introduite en deux temps :

1) en février 2007 dans toutes les entreprises, bâtiments administratifs, établissements d’enseignement et de santé ; et

2) en janvier 2008, dans tous les autres lieux ouverts au public tels que les cafés, bars, hôtels, restaurants, discothèques et casinos.

En 2006, des chercheurs de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), de l’Institut national du cancer (INCa), et de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) ont collaboré avec l’équipe du projet ITC pour la mise en place du projet ITC France. L’objectif était la mise en place d’une enquête ITC en France, pour exercer un suivi et une évaluation exhaustive des mesures nationales de lutte contre le tabagisme, et notamment de la mise en place en deux phases de l’interdiction totale de fumer. La première vague de l’enquête ITC s’est intéressée aux attitudes et aux comportements des fumeurs et des non fumeurs de fin 2006 à début 2007. Un échantillon de 1 735 fumeurs adultes et 525 non fumeurs adultes a été recruté par téléphone au moyen d’un système de composition aléatoire des numéros de téléphone. Cette première phase a été conduite avant la mise en place de l’interdiction de fumer de février 2007 sur les lieux de travail et dans les centres commerciaux, les aéroports, les gares, les hôpitaux et les écoles. Les répondants ont ensuite été recontactés de septembre à novembre 2008, pour déterminer et évaluer l’impact aussi bien de l’interdiction de 2007 que de celle concernant les cafés, bars et restaurants, entrée en vigueur en janvier 2008.
Le rapport national ITC France présente les attitudes et comportements des fumeurs et des non fumeurs de décembre 2006 à fin janvier 2007, avant l’entrée en vigueur des interdictions de fumer et les attitudes et comportements des fumeurs et des non fumeurs vis-à-vis de l’interdiction de fumer dans les cafés, bars, et restaurants de janvier 2008.

La première vague de l’enquête ITC France s’est déroulée de novembre 2006 à février 2007. Durant cette période, on constate le déclin de la prévalence tabagique dans l’ensemble des sociétés occidentales.

Prévalence du tabagisme

La prévalence des fumeurs n’a cessé de diminuer depuis le début des années 90, pour atteindre 30% de fumeurs (quotidiens ou occasionnels) chez les 18 à 75 ans (34% chez les hommes et 25% chez les femmes) en 2007-10. Cette baisse a commencé il y a une quarantaine d’années chez les hommes, mais seulement vingt ans chez les femmes. La prévalence est la plus élevée chez les jeunes, puis diminue avec l’âge : 38% des 18-44 ans déclarent fumer au moins occasionnellement contre 30% des 40-54 ans, 18% des 55-64 ans et 9% des 65-75 ans. En 2005, on comptait 26% de fumeurs quotidiens chez les adultes de 15 ans et plus11. La prévalence par sexe était de 30% chez les hommes et de 23% chez les femmes. L’écart important entre les hommes et les femmes autour de 30 ans s’explique par les projets de grossesse ou par la grossesse elle- même, ou par la présence des nourrissons ou enfants en bas âge arrivés dans le foyer : ces périodes de la vie constituent d’excellentes motivations pour les femmes qui souhaitent arrêter de fumer, au moins temporairement.

Politiques de lutte antitabac

La France a été la première nation européenne à ratifier la Convention cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (Cclat) en octobre 2004. La Cclat traite l’épidémie mondiale du tabagisme au travers d’une batterie de mesures destinées à réduire aussi bien l’offre que la demande de tabac, et qui concernent notamment : les prix et les taxations, l’exposition à la fumée de tabac, l’emballage et l’étiquetage des produits du tabac, la publicité, la promotion et le parrainage, l’arrêt du tabac et le traitement de la dépendance.

Prix et taxation

La hausse des taxes sur les produits du tabac est considérée comme l’une des mesures les plus efficaces dans la stratégie globale de la lutte antitabac, en particulier vis-à-vis des jeunes (OMS 2007). La Cclat incite à la mise en place de politiques de taxation et de prix, de restrictions à la vente et de limitations imposées aux voyageurs internationaux important des produits du tabac en duty free.
La France a augmenté le prix des cigarettes manufacturées de 8% en janvier 2003, de 18% en octobre 2003 et de 9% en janvier 2004. La dernière augmentation est intervenue en août 2007, faisant passer le prix du paquet le plus vendu de 5 euros à 5,30 euros.
Suite aux augmentations de prix de 2003 à 2004, les ventes de cigarettes manufacturées en 2004 ont été inférieures d’un tiers à celles de 2002,12 et la prévalence du tabagisme qui était de 35% en 2000 est tombée à 30% en 2005. Les conséquences imprévues de ces augmentations de prix ont été la hausse des achats transfrontaliers, l’augmentation de 15% de la consommation de cigarettes roulées et, dans une moindre mesure, une augmentation de la contrebande en France.
En effet, dans une économie de marché, la demande d’un bien (ici le tabac) est liée au prix de ce bien. C’est ainsi la loi de la demande qui indique que la demande diminue lorsque le prix du bien demandé augmente. Cette  sensibilité de la demande à la variation du prix d’exprime sous la forme d’une élasticité de la demande par rapport au prix. La formule de l’élasticité-prix est :
variation de la quantité demandée (%) / variation du prix (%).

Politiques anti-tabac

Le gouvernement français a introduit une législation antitabac en deux temps, en 2007 et 2008. L’interdiction de fumer est entrée en vigueur dans les lieux publics, les lieux de travail, les hôpitaux et les écoles le 1er février 2007 ; cette réglementation a ensuite été étendue aux restaurants, cafés, bars, casinos et discothèques le 1er janvier 2008. Dans ces lieux, il est totalement interdit de fumer en dehors d’espaces fumeurs devant répondre à des normes très strictes. Le gouvernement a prévu des sanctions en cas d’infraction, et augmenté les ressources nécessaires à l’application de la nouvelle réglementation depuis son entrée en vigueur.

Sensibilité aux avertissements sanitaires

Dans le groupe des 14 pays ITC, les fumeurs français sont les plus nombreux (69%) à déclarer avoir très souvent ou souvent remarqué les avertissements sanitaires sur les paquets de cigarettes ou de tabac à rouler. Ces informations sont présentées par pays. Environ 30% des fumeurs français ont indiqué n’avoir jamais lu, ni examiné attentivement les avertissements sanitaires apposés sur les paquets de cigarettes.


Impact des avertissements


Outre l’augmentation des prix, les gouvernements ont employés d’autres mesures également efficaces comme les campagnes d’information et de prévention, interdiction de fumer sur les lieux de travail et dans les endroits publics et des mises en garde des méfaits du tabac sur les emballages. C’est ainsi que 50% des fumeurs affirment que les avertissements sur les paquets de cigarettes leur rappellent « beaucoup » les risques du tabagisme sur la santé, auxquels s’ajoutent 31% qui déclarent que les avertissements leur rappellent « un peu » ces risques.


Cette photo est l'exemple d'un avertissement présent sur tous les paquets de cigarettes. 

Plus d’un fumeur sur 4 (28%) estiment que les avertissements sur les paquets de cigarettes augmentent « un peu » ou « beaucoup » leurs chances d’arrêter de fumer. Les avertissements ont conduit 21% des fumeurs à ne pas prendre une cigarette au moins une fois au cours du dernier mois alors qu’ils étaient sur le point de le faire.

Concernant le tabagisme dans les lieux publics, la plupart des fumeurs et non fumeurs fréquentent régulièrement les cafés, les pubs ou les bars. On observe la baisse spectaculaire du tabagisme constatée dans ces lieux après l’interdiction. Avant l’interdiction, parmi les 80 % de fumeurs et 70 % de non fumeurs ayant fréquenté un café, un pub ou un bar au cours de six derniers mois, la plupart des fumeurs (97 %) et des non fumeurs (93 %) répondaient qu’ils avaient vu des clients fumer à l’intérieur de l’établissement. Après l’interdiction, ils n’étaient plus que 4 % des fumeurs et 5 % des non fumeurs à avoir vu des consommateurs fumer à l’intérieur. Avant l’interdiction dans les restaurants, 71 % des fumeurs et 57 % des non fumeurs avaient remarqué que la clientèle fumait, ils n’étaient plus que 2 % et 3 % respectivement dans ce cas après l’entrée en vigueur de l’interdiction.

Fumeurs et non fumeurs estiment que les réglementations antitabac en France sont bien appliquées : 95 % des fumeurs et 85 % des non fumeurs déclarent que l’interdiction est totalement appliquée dans les bars, et 98 % des fumeurs et 92 % des non fumeurs dans les restaurants.

Avant l’interdiction, 87 % des fumeurs déclaraient avoir fumé lors de leur dernière visite dans un café, un bar ou un restaurant, que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur, contre 72 % seulement après l’interdiction. Avant l’interdiction, 95% de ceux qui avaient fumé lors de leur dernière visite dans un café, bar ou pub, avaient fumé à l’intérieur. Après l’interdiction, c’est moins de 3% qui déclaraient avoir fumé à l’intérieur, exact reflet de la perception de la bonne application de la loi déclarée par les fumeurs et non fumeurs français.




Pour conclure, nous pouvons dire que l’enquête ITC France démontre clairement que l’interdiction de fumer sur le lieu de travail, dans les cafés, les bars et les restaurants a été un succès, et que les fumeurs et les non fumeurs continuent de soutenir les efforts de la France en faveur du développement et de la mise en place des politiques de la Convention cadre pour la lutte antitabac.

En premier lieu, les fumeurs aussi bien que les non fumeurs déclarent que presque tous les cafés, bars et restaurants sont entièrement non fumeurs et que l’interdiction est bien appliquée. Par ailleurs, le soutien à la nouvelle réglementation par les fumeurs et les non fumeurs français s’est amplifié après l’interdiction. Enfin, le tabagisme à domicile a diminué après l’interdiction, contrairement à ce que certains prétendaient.  Les études internationales sur l’impact des interdictions de fumer dans les lieux publics démontrent sans ambiguïté les avantages majeurs pour la santé publique associés à une réduction de l’exposition au tabagisme passif et à plus long terme à une dé-normalisation du tabagisme. En France, la santé publique sera renforcée après la mise en œuvre de ces restrictions imposées aux fumeurs dans les lieux publics.

En second lieu, les fumeurs français apprécient les politiques gouvernementales destinées à les aider à arrêter de fumer. Ils regrettent d’être dépendants du tabac, voudraient arrêter, et ont déjà souvent plusieurs tentatives à leur actif. Toutefois, l’aide médicale est encore insuffisante et les fumeurs estiment que le gouvernement devrait mettre en place des services supplémentaires d’assistance au sevrage tabagique. Les fumeurs français ont conscience du prix élevé du tabac, et presque deux tiers d’entre eux évoquent le prix comme une des principales raisons susceptibles de les faire arrêter. Ceci souligne l’importance et l’efficacité des hausses de taxes pour diminuer le tabagisme.

Enfin, les niveaux élevés de sensibilisation aux avertissements sanitaires textuels suggèrent qu’il serait désormais opportun d’influencer plus fortement les fumeurs en France par l’introduction d’avertissements illustrés. En effet, les avertissements illustrés sont un composant efficace dans le cadre d’une approche globale de lutte contre le tabac. Leur utilisation est préconisée dans les directives adoptées de la Cclat sur le conditionnement et l’étiquetage des produits de tabac.

Les résultats de l’enquête ITC France offrent des perspectives optimistes pour la mise en place réussie des futures politiques de la Cclat en France, ce qui laisse présager une diminution de la première cause évitable de décès et de maladies.

II - Développement du sujet : 2ème partie : A) La dépendance


2ème partie : Cependant, cette lutte connait des limites principalement en raison de plusieurs facteurs 

Facteurs étant à l'origine de l'inefficacité de la lutte anti-tabac :

TOUT D'ABORD...

  • Le tabac, qu'est ce que c'est ?  


Tout d'abord, le tabac est une plante cultivée dans le monde entier. Après séchage, les feuilles sont mises à fermenter pour obtenir un goût spécifique. Le tabac est proposé à la consommation sous forme de cigarette, en vrac ou pour la pipe, à chiquer. 


  • Quels sont les effets et les dangers du tabac ?


Le tabac contient de la nicotine, qui possède un effet "éveillant", anxiolytique et coupe-faim. Les produits du tabac (cigarettes, tabac à rouler, etc) sont composés d'additifs (humectants, goût, saveur). La combustion de ces produits crée de nouveaux composants (monoxyde de carbone, goudrons...) nocifs pour la santé. 

A - La dépendance

Fumer provoque chez l'individu des sensations qui l'entraîne rapidement vers la dépendance. Cette dépendance peut s'installer rapidement au bout de quelques semaines, voir beaucoup moins pour certaines personnes. Cela dépend uniquement de chaque individu. 

La dépendance correspond à la perte du contrôle de la consommation d'une substance que l'on continue d'absorber malgré les effets néfastes sur la santé. Chaque cigarette fumée renforce cette addiction qui finit par enchaîner les fumeurs "débutants" au tabac. 

Peu à peu, le fumeur n'a plus la volonté de résister à la nicotine, véritable drogue et à besoin de maintenir un taux de nicotine constant. L'action de fumer met alors en jeu de nombreux gestes effectués selon les habitudes de chaque fumeur. La cigarette du matin, celle après le café, à la fin du déjeuner, au cours des pauses, pendant des diners, dans sa voiture, devant la télévision...Ce sont des situations qui réussissent à calmer automatiquement les angoisses. La cigarette peut également aider à s'évader, travailler, écrire... Fumer représente une véritable compulsion : le fumeur ne réussit plus à se contrôler et n'a plus aucune volonté. A ce moment-là, on parle alors de dépendance. 

Quand l'individu chercher à arreter de fumer, la perte de gestes panique le fumeur qui ne réussit pas à calmer ses angoisses sans fumer. On trouve des automatismes (avoir son briquet, son paquet de cigarette) qui aggravent la dépendance. L'envie de fumer est souvent liée à un lieu dans lequel le fumeur ne peut pas résister à allumer immédiatement une cigarette. 

La majorité des fumeurs sont tout à fait conscients des risques qu'ils prennent, éprouvent un certain plaisir à "jouer avec le feu" et à se confronter aux nombreuses risques sur leur santé. 


Autopsie d'une cigarette



Il existe alors 3 types de dépendance :

1. 

La dépendance physique qui correspond aux sensations de manque. Le syndrome de manque est la conséquence de la baisse brutale de la nicotine dans l'organisme en dessous d'un certain seuil auquel le fumeur  est habitué ; dans cette situation, le cerveau, notamment ses récepteurs, réclame sa dose de nicotine. 


    2.  

La dépendance psychologique correspond à la recherche des effets de la nicotine (coupe-faim détente, plaisir, apaisement des angoisses, antidépresseur, stimulation...). Une des raisons majeures de ne pas vouloir s'arrêter de fumer, plus particulièrement chez les femmes, est la crainte de prendre des kilos. En effet, la nicotine agit comme un coupe-faim, qui freine l'appétit et provoque la sensation d'avoir moins besoin de manger. Par exemple, pour un fumeur qui fume un paquet par jour, la nicotine permet de bruler 200 à 300 calories chaque jour.

3.

 La dépendance comportementale correspond aux réflexes provoqués par la volonté de fumer dans certaines circonstances précises. Dès le début du tabagisme, des récepteurs à la nicotine se multiplient dans certaines zones du cerveau. La dépendance survient dès que la quantité de nicotine diminue dans le sang. Dès que le taux de nicotine baisse, les récepteurs à la nicotine ont besoin de leur stimulant et le fumeur de prendre une cigarette. 




MAIS D’OÙ VIENT CETTE DÉPENDANCE ... ?


1 - Ce qu'il faut savoir... 



  schéma 1 


Il faut savoir qu'à l'intérieur du cerveau (schéma 1), les informations circulent sous forme d'activités électriques, appellée influx nerveux ; elles cheminent des dentrites au corps cellulaire, où elles sont traitées, puis du corps cellulaire à l'axone. Pour passer d'un neurone à l'autre, l'influx nerveux se transforme en messages chimiques qui prennent la forme d'une substance sécrétée par le neurone, le neuromédiateur, comme par exemple la dopamine, qui se lit à des récepteurs spécifiques. Le neuromédiateur traverse l'espace situé entre 2 neurones, la synapse. C'est alors sur ces processus qu'agissent les substances psychoactives. (voir schémas 2 et 3) 



schéma 3 



schéma 2 



2 - Les effets de la dopamine par le système de récompense...

Une fois dans le cerveau, la nicotine se fixe sur les récepteurs nicotiniques présents sur les neurones à dopamine de l'aire tegmentale ventrale, du noyau accumbens et de l'amygdale. Tous les produits qui entraînent une dépendance (ici le tabac) augmente la libération de dopamine dans le noyau accumbens (le niveau de dopamine augmente par 3). Ces structures, reliées entre elles forment le circuit de récompense. Le circuit de récompense définit à chaque instant l'état de satisfaction physique et psychique de l'individu. Les étapes du circuit sont la satisfaction, la récompense et, éventuellement la dépendance. En effet, il joue un rôle important dans la sensation de plaisir (par le biais de la sécrétion d’opioïdes endogènes) et de bien-être, vécu comme une "récompense", de manière à procurer une motivation dans la réalisation d'actes vitaux (voir schéma 4). Les neurones qui innervent ces structures, à partir de l'aire tegmentale ventrale, utilisent comme neurotransmetteur la dopamine. Les informations issues de l'environnement extérieur sont traitées par l'une de ces structures avant d'être dirigées vers l'hypothalamus et le cortex préfrontal. 


3 - Les mécanismes du plaisir et du désir qui conduisent à la dépendance...

Nous détenons dans notre cerveau un circuit multifonctionnel pour le désir. Une seule chose nous détermine à souhaiter quelque chose et nous diriger vers la cible de nos désirs quels qu'ils soient : le plaisir. C'est cela qui fait la force de ce programme dans notre cerveau mais aussi sa faiblesse. Avoir et désirer, sont deux choses différentes, les fumeurs ont bien appris cela. Nous ne sommes d'ailleurs pas habitués à faire la différence entre le désir d'avoir et désirer parce que souvent, ces désirs se superposent. C'est cette confusion qui mène à la dépendance. Chez les humains, les sensations agréables apparaissent dans deux situations : quand on veut quelque chose ou quand on reçoit quelque chose qu'on aime. Ces deux vécus, la volonté et le désir ou l'anticipation et le plaisir sont déclenchées de façon différente dans le cerveau. Lorsque nous nous réjouissons de façon anticipée de quelque chose, le cerveau sécrète de la dopamine (vu précédemment). A contrario, lorsque nous savourons quelque chose, les neurotransmetteurs sont les opioïdes. La dopamine nous maintient éveillés et attentifs, on se sent alors mieux après une cigarette et plus productifs que d'habitude.




En conclusion, la dépendance s'explique par le fait que la nicotine libère directement de la dopamine en activant les neurones respectifs. De plus, la nicotine imite une substance naturellement présente dans le corps : l'Acétylcholine (neurotransmetteurs chimiques) et multiplie les récepteurs nicotiniques donc un besoin accru de nicotine. 

II - Développement du sujet : 2ème partie : B) Le stress


B ) Le stress




Il est définit par l'ensemble des perturbations physiologiques et métaboliques provoquées dans l'organisme par des agents agresseurs variés (choc traumatique, chirurgical, émotion, froid etc) 

Aujourd'hui, le stress est un mot que l'on entend souvent, un terme récurant pour expliquer bon nombre de nos désordes psychiques et physiologiques. Notre société moderne est imprégnée de stress, une vie effrénée, la petre de repère etc. Le stress est causé la plupart du temps par une impasse relationnelle, un mauvais rapport entre deux ou plusieurs personnes en entreprise ou en famille. 

Le stress psychologique concerne l'état de tension, de préoccupation ou d'activations excessives subies. Parfois extrême ou tonique, il s'agit d'une notion qui est considérée comme un facteur de vulnérabilité dans le développement de pathologies diverses, physiques et mentales. 


Quels sont les mécanismes de réponse de notre corps au stress ?

Une réponse immédiate au stress est pro­duite par un système très complexe, le système hormonal. L'action majeure de ce système, dans un cas de stress, est connu sous l'expression "fight or flight" que l'on peut traduire par " combats ou fuis ". 

Dans ce syndrome, les glandes surrénales, situées au-dessus des reins, sécrètent une hormone très puissante appelée adrénaline. Vous ressentez l'excitation quand l'adréna­line est déversée dans votre système, afin de vous permettre de faire face à la situa­tion. Si ce mécanisme n'était pas présent, ce serait l'effondrement sur place. Et, quand cette réponse ne fonctionne que de façon incomplète, nous ressentons des moments de faiblesse auxquels nous répon­dons par la frustration ou la colère.

 Le système nerveux autonomique stimule la production de l'hormone appelée adréna­line qui est aussi responsable d'actions visant à calmer la douleur, ou agit au niveau de la circulation sanguine et du sang pour lui permettre de coaguler plus vite et, encore dans l'augmentation de la production de globules blancs. 

Notre cœur bat plus vite et la pression artérielle est aussi élevée par cette même réaction. La capacité de transport en oxygène des globules rouges augmente afin de pouvoir brûler plus d'aliments. Le foie est lui aussi stimulé pour produire davantage de sucre pour les muscles et le cerveau.

Toutes ces réactions, produites par ces petites glandes surrénales, ne sont qu'une faible énumération des mécanismes déployés pour faire face au stress, c'est-à-dire pour augmenter notre pouvoir d'adaptation. 



Physiologiquement, ce sont le système nerveux et le système endocrinien qui contrôlent notre manière de nous adapter.

schéma 1 

Légende du schéma 1 :

L'Hypotalamus situé au cœur du cerveau régularise le fonctionnement du système nerveux végétatif (sympathique), commande les réactions du système endocrinien par l’intermédiaire de l'hypophyse, détermine la somatisation des émotions et commande la température du corps. 

Le système nerveux est représenté essentiellement dans la réponse au stress par le système nerveux sympathique, appelé aussi végétatif dont les fibres partent de la base du cerveau, descendent le long de la moelle épinière et vont innerver (=parcourir) les organes internes (estomac, intestins, etc. ). 

Psychologiquement, il peut prendre plusieurs aspects : des obsessions diverses, une instabilité émotionnelle, des réactions disproportionnées, une perte de mémoire, une fatigue nerveuse, une perte de tonus, une démotivation ainsi qu'une frustration. 

Le stress chronique peut engendrer une déficience du système immunitaire, et à terme une cellule anormale peut se développer en cancer. Il possède des influences sur les fonctions digestives et à terme il peut provoquer des lésions ou des ulcères gastriques. La réaction du corps au stress est une réaction de mobilisation de l'énergie disponible en vue de l'action suivie d'une reconstitution des ressources. En cas de situations stressantes répétées ou trop intenses, la sécrétion répétée d'adrénaline peut entraîner de l'hypertension artérielle et des troubles du rythme cardiaque à cause de l'excès de libération de sucres et d'acides gras dans le sang, mais aussi parce que l'adrénaline accélère la coagulation sanguine.

schéma 2

                       La réaction du corps passe par plusieurs phases:

- Une phase d'alarme, (schéma 3) ou de mobilisation, extrêmement positive puisqu'elle permet au corps de réagir.
- Une phase de réaction qui cherche à reconstituer l'équilibre interne après la phase d'alarme mais qui devient une phase de résistance en cas de stress chronique.
- Une phase d'épuisement lorsque le corps n'est plus en mesure de maintenir son équilibre interne. 

schéma 3

Le stress peut être la résultante d'une refoulement inconscient et pas seulement une cause bien identifiée. Souvent on pense que le stress provient de facteurs communs comme la charge de travail, la pression sociale ou autre. Mais aussi vient s'ajouter des facteurs inconscients bien étudiés entre autre la psychosomatique. 

Le schéma suivant montre clairement que le stress forme un barrage entre le conscient et l'inconscient. Il ne permet pas au patient d'aller puiser dans ses ressources inconscientes l'origine du mal-être. 


Certains fument pour échapper au stress, c'est pour cela que beaucoup de fumeurs se situent à l'âge où l'on travaille, où l'on étudie et aussi où l'on devient maman. En effet, les femmes, en plus de leur travail, ont un foyer à gérer. Leur part de travail est alors doublé, le stress aussi. 





Le stress est un mal qui a pénétré notre société moderne par de nombreux accès. On pourrait même dire qu'il précarise l'état de santé de la population. 


La gestion du stress et la cigarette :
La cigarette agit elle aussi au niveau de l’hypothalamus et entraîne une impression de soulagement et un émoussement de la sensation désagréable.

Par l’inspiration profonde lors de l’allumage, elle permet une prise de recul.
 

La cigarette a des effets négatifs sur le stress car la nicotine et l’oxyde de carbone vont augmenter la sécrétion d’adrénaline, accélérer l’épuisement et augmenter la sensation de malaise et d’impuissance. (vu précédemment)
 

 Le fumeur entre dans un cercle vicieux où la cigarette accroît les symptômes et entraîne un épuisement plus rapide de ses réserves.


Conclusion :
 

La cigarette qui, atténue la sensation désagréable du stress, accroît le retentissement physiologique et psychologique des stresseurs. Elle entraîne une réaction inadaptée et, à terme va avoir des conséquences néfastes car elle fait entrer le fumeur dans un cercle vicieux où il se sent de plus en plus impuissant à faire face aux événements extérieurs.